Le mois de mars 2022 marquera durablement les esprits. La guerre en Ukraine a plongé tout le secteur de la métallurgie dans une tension extrêmement brutale, provoquant un tsunami haussier sur les prix et apportant de sérieuses difficultés d’approvisionnement. La panique générée par le début du conflit a également eu l’effet de caisse de résonnance à l’envolée des prix par une demande exceptionnellement élevée. Enfin, les mouvements sociaux liés au transport, par le blocage des camions dans différents pays européens, ont rendu la situation encore plus fragile. Alors qu’en est-il aujourd’hui ? Où en sommes-nous ?
Les problèmes de transport se résorbent, les prix se stabilisent sur un plateau haut et inédit. La tendance à court terme est donc à la stagnation sur une grande partie des produits métallurgiques.
Même si l’Union Européenne importait une part modérée d’acier depuis l’Ukraine et la Russie (environ 19%), c’est surtout l’importation des demi-produits et de minerais qui chamboule le marché. Les billettes et les brames, essentiels à la production, provenaient à 70% d’Ukraine et de Russie. Le temps que la filière réoriente ses approvisionnements les prix risquent de demeurer, pendant un temps, à un point haut.
L’autre moteur inflationniste de la matière est le coût de l’énergie. La guerre a fait bondir les tarifs de l’électricité et du gaz, deux énergies occupant une part conséquente dans la production d’acier. L’augmentation du pétrole, quant à lui, joue un rôle dans l’augmentation du prix du transport.
Même si les prix tendent à se stabiliser, ils ne diminuent pas pour autant et la situation reste fragile. Reste à savoir si un ralentissement de la consommation d’acier se traduira rapidement pour une baisse des tarifs malgré une situation géopolitique instable. Rien n’est certain à ce stade. Sur la disponibilité, les délais affichés peuvent être plus longs qu’à la normale avec de réelles difficultés à trouver certains produits spécifiques.
Il faudra attendre encore quelques jours ou semaines pour avoir une idée plus claire de la tendance à venir. Si bien entendu aucun événement majeur politique ou géopolitique ne vient relancer les dés.